jeudi 25 juillet 2013

"La destruction par la recherche signifie la volonté d’instrumentalisation d’une vie humaine commençante dans l’espoir d’en tirer un bénéfice cognitif ou thérapeutique"



L’embryon est-il un problème politique qui mérite encore une délibération démocratique soucieuse d’une réflexion éthique, c’est-à-dire capable d’une critique des pratiques actuelles et des décisions envisagées ?
A écouter les délibérations à l’Assemblée Nationale sur l’opportunité de remplacer le régime d’interdiction assorti de dérogations par un régime d’autorisation encadrée de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, la réponse pourrait être négative. Face à l’opposition multipliant les amendements (près de 300 !) pour se faire entendre dans un contexte polémique, le gouvernement a utilisé, le 11 juillet, la « réserve des votes » qui permet de présenter au vote les amendements en une seule fois[1]. L’hémicycle s’est alors vidé des défenseurs de la proposition de loi, qui ne craignaient plus un vote des opposants. Le vote certain – confirmé d’ailleurs le 16 juillet – avait rendu la délibération inutile.

dimanche 21 juillet 2013

"Qu’adviendra-t-il demain des grabataires que plus personne ne soutient et qui n’ont plus de projet de vie ? Seront-ils eux aussi disponibles pour la recherche ? "

Le cardinal André Vingt-Trois est archevêque de Paris. Il se rend aujourd’hui au Brésil pour accompagner les 5 500 Français qui participent aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Entretien avec Le Parisien, 21 juillet 2013.

Vous vous êtes opposé à la loi autorisant la recherche sur l’embryon adoptée cette semaine. Que redoutez-vous ? 
ANDRÉ VINGTTROIS. Beaucoup de choses. Jusqu’à présent les autorisations étaient dérogatoires. Elles devaient correspondre à un protocole de recherche fournissant des objectifs thérapeutiques clairs, montrant qu’il n’y avait pas d’autres moyens d’y parvenir. Les laboratoires et les chercheurs devaient justifier leur demande. Aujourd’hui, on inverse la charge de la preuve, en rendant l’utilisation légale et l’interdiction dérogatoire.

vendredi 19 juillet 2013

"Ne sacrifions pas cet être hautement vulnérable qu’est l’embryon humain aux visées utilitaristes d’une société du bien-être"

P. Brice de Malherbe, Professeur à la Faculté Notre-Dame de Paris, Co-directeur du département d’éthique biomédicale du Collège des Bernardins publié le 10 juillet 2013.

Ce soir les députés français discutent d’une proposition de loi, soutenue par le gouvernement, visant à lever l’interdiction de principe des recherches sur l’embryon humain, ou les cellules souches issues d’embryons détruits, au profit d’un régime d’autorisation sous conditions. La discussion aura lieu dans une précipitation fort peu démocratique. En effet, la loi de bioéthique actuellement en vigueur en France demande que toute réforme sur les questions éthiques et de société soit précédée par un débat public sous forme d’états généraux. Il n’en a rien été. C’est d’ailleurs à l’issue d’un tel débat que les parlementaires, il y a deux ans, avaient maintenu le principe d’interdiction de recherches portant atteinte à l’intégrité de l’embryon humain, tout en autorisant sous certaines conditions, il est vrai, des dérogations.

"Il existe en effet des limites à toutes recherches, qui sont dictées par les évidences les plus incontournables qui mènent le monde"

Le Dr Alexandra Henrion-Caude étudie les mécanismes des maladies génétiques et explore la possibilité de nouvelles stratégies thérapeutiques en pédiatrie. Créatrice du site internet science-en-conscience.fr, elle est aussi l'auteur de plus de 40 publications scientifiques internationales, qui lui ont valu le Prix Eisenhower Fellow en 2013.

A l’heure où un cercle restreint et répétitif de personnalités scientifiques semble concentrer toute l’attention médiatique, je souhaite revenir sur l’urgence qu’il y a de défendre le respect des valeurs qui fondent notre société. La pratique de la science nécessite un ensemble fondamental de valeurs humaines. Cet ensemble n’est pas exclusif des valeurs de la science.

dimanche 14 juillet 2013

"Le principe d'interdiction traduit la vision éthique selon laquelle la raison discerne dans l'embryon humain vivant un être humain."

Mgr d'Ornellas, chargé des questions bioéthiques à la Conférence des évêques de France - L'express, 10 juillet 2013

Réunir les intelligences, aux compétences variées, permet d'être plus clairvoyant. Nous l'avons vu aux États Généraux de la bioéthique en 2009. Ce débat a favorisé le "dialogue" où est cherché le juste progrès auquel nous sommes tous attachés pour que soient soignées le mieux possible les malades.
Ce débat s'est conclu en juillet 2011 par le maintien dans la loi du principe d'interdiction de la recherche sur les embryons humains et sur les cellules souches embryonnaires. En raison d'éventuels espoirs médicaux, des dérogations ont été admises sous conditions. L'une d'elles est l'absence de recherche scientifique alternative d'efficacité comparable n'utilisant pas d'embryons humains.
Aujourd'hui, le débat est à nouveau ouvert, mais en étant réduit au Parlement. Certains veulent que cette recherche soit "autorisée", en étant encadrée. L'enjeu n'est pas mineur. C'est pourquoi le législateur de 2011 a pensé judicieux de faire précéder tout changement de la loi de bioéthique par un débat sous forme d'États généraux. Pourquoi cet article de la loi ne s'applique-t-il pas à la recherche sur l'embryon humain?

mercredi 10 juillet 2013

L'histoire de Tom pouce

Pr Jérôme Lejeune, découvreur de la trisomie 21

A l’âge réel d’un mois l’être humain mesure quatre millimètres et demi. Son cœur minuscule bat déjà depuis une semaine, ses bras, ses jambes, sa tête, son cerveau sont déjà ébauchés. A deux mois d’âge, il mesure de la tête à la pointe des fesses quelques trois centimètres. Il tiendrait replié dans une coquille de noix.

"Le législateur de l’Union a entendu exclure toute possibilité de brevetabilité, dès lors que le respect dû à la dignité humaine pourrait en être affecté"


Arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne – octobre 2011 - Brevetabilité d’un procédé qui entraîne la destruction d’un embryon humain

Lors de l’examen de la notion d'« embryon humain », la Cour souligne tout d’abord qu’elle n’est pas appelée à aborder des questions de nature médicale ou éthique, mais qu’elle doit se limiter à une interprétation juridique des dispositions pertinentes de la directive. Ainsi, le contexte et le but de celle-ci, révèlent que le législateur de l’Union a entendu exclure toute possibilité de brevetabilité, dès lors que le respect dû à la dignité humaine pourrait en être affecté. Il en résulte, selon la Cour, que la notion d’« embryon humain » doit être comprise largement. Dans ce sens, la Cour considère que tout ovule humain doit, dès le stade de sa fécondation, être considéré comme un « embryon humain » dès lors que cette fécondation est de nature à déclencher le processus de développement d’un être humain.

mardi 9 juillet 2013

"Cet organisme vivant ne change pas de nature: s'il était humain, il reste humain"


Pr Emmanuel Sapin, chef du service de chirurgie pédiatrique et néonatale au CHU de Dijon et spécialiste de chirurgie fœtale

LE FIGARO- Pourquoi êtes-vous opposé à la recherche sur l'embryon?
EMMANUEL SAPIN.- L'embryon est défini comme un organisme en développement depuis la première division jusqu'au stade où les principaux organes sont formés. Ainsi si l'on ne peut scientifiquement attribuer à l'embryon humain la qualité de personne humaine, il n'en demeure pas moins que l'embryon humain correspond bien à une période de développement de l'être humain. Au cours de cette période qui précède celle du fœtus, du nouveau-né, de l'enfant puis de l'adulte, cet organisme vivant ne change pas de nature: s'il était humain, il reste humain. Et cela, l'examen scientifique, largement conforté par la génétique, peut l'affirmer, dès l'analyse des premières cellules, porteuses d'une seule et même identité qui en fait un être unique.

"Nul n'est une personne sans avoir été d'abord un embryon humain ; nul ne devient humain qui ne l'est pas"


Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes, travaillant les questions de bioéthique pour la Conférence des évêques de France

Faut-il avoir peur du débat ? Certainement pas ! Ces derniers mois ont montré à tous à quel point la faute politique est grande de ne pas organiser le débat pour que chacun puisse s'exprimer, écouter et réfléchir, en particulier sur les questions sociétales. Quand les intelligences se rencontrent pour chercher ensemble la voie la plus juste du progrès, elles se grandissent et reçoivent dans la paix la solution proposée. Les États Généraux de la bioéthique en 2009 l'ont montré : ils ont permis un vrai « dialogue » entre les composantes de la société.

dimanche 7 juillet 2013

"Si la dimension de dignité de l’embryon disparaît, alors, on peut tout faire avec"

Bertrand Mathieu est professeur de droit constitutionnel à l’Université Paris 1-La Sorbonne

Des recherches sont actuellement menées en France sur les embryons surnuméraires. Puisque des dérogations existent, n’est-il pas hypocrite de maintenir le principe d’interdiction ? 
Bertrand Mathieu :  Dès 2004, le législateur a prévu des dérogations pour permettre la recherche sur l’embryon. Cependant, il est resté attaché à une constante du droit français de la bioéthique : le respect de la dignité de l’embryon, consacré par le maintien du « principe » d’interdiction de la recherche. C’est important car, à l’époque, on a maintenu un référent essentiel. 
L’enjeu aujourd’hui est très différent: en renonçant au principe d’interdiction, on opère une rupture fondamentale et ce, dans un silence assourdissant. De fait, l’embryon devient un simple matériau de laboratoire, autrement dit, on ne lui reconnaît plus la dignité qui justifiait sa protection. C’est alors tout le système de protection de l’embryon humain qui s’effondre. Car, à l’avenir, au nom de quoi interdira-t-on le clonage thérapeutique ou reproductif ? Si la dimension de dignité de l’embryon disparaît, alors, on peut tout faire avec.

samedi 6 juillet 2013

"Notre droit reconnaît ainsi la primauté de la personne humaine et le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie"

Elisabeth Montfort, anciennne député au Parlement européen 16 avril 2010

Dans sa lettre adressée au Conseil d’Etat en février 2008, le premier ministre invitait ses membres à répondre à sept questions au regard de nos principes fondateurs. Cette lettre marquait le début de la réflexion bioéthique.
Les Etats Généraux de bioéthique, comme le Conseil d’Etat, ont rappelé, chacun à sa manière, que le premier principe est la dignité, fondée sur l’humanité de tout être humain. Car chacun sait bien que les enjeux bioéthiques portent sur sa protection.

"A ce moment-là, eugénique était un mot du vocabulaire scientifique dans les pays qui n’étaient pas du tout totalitaires. Il revient à la mode"

Jacques Testard - Directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de 1978 à 2007, spécialiste en biologie de la reproduction, "père scientifique" d’Amandine, le premier bébé éprouvette français, Jacques Testart a toujours milité pour "une science contenue dans les limites de la dignité humaine". A travers son site Internet, il assume aujourd’hui pleinement ce rôle de « critique de sciences ». Juillet 2009, www.prevention-sante.com

Vous parlez du DPI (diagnostic pré-implantatoire) comme d’un pas vers l’eugénisme. Qu’entendez-vous par là ?
Il faut préciser parce que les gens ignorent ce que signifie vraiment le mot « eugénisme ». Ils savent que c’est méchant, que ça veut dire tuer des gens et ils pensent à Hitler et au nazisme. Ils ont raison mais ça existe depuis l’antiquité grecque, égyptienne, inca…Dans toutes les civilisations, on a tué des enfants anormaux à la naissance. […] Au début du 20e siècle, on a inventé des méthodes de stérilisation. On a alors stérilisé des gens dont on pensait qu’ils étaient incapables de faire de beaux enfants. Ça pouvait être des gens qui avaient des maladies, des pauvres, des opposants politiques…On a tout vu.

L’embryon est-il une personne humaine ?

Pascal Ide, Docteur en médecine, en philosophie et en théologie

Avec le développement de la procréation médicalement assistée (PMA), la pratique du diagnostic préimplantatoire s’est généralisée et la demande des chercheurs à pouvoir utiliser pour l’expérimentation une partie des embryons créés in vitro n’a cessé de croître. En effet, dès le 6 novembre 1998, James Thomson et ses collaborateurs publiaient un article dans la revue Science annonçant qu’ils avaient réussi l’extraction et la mise en culture des cellules souches humaines embryonnaires. Doit-on encore parler d’embryon avant l’implantation dans l’utérus ?

"J'appelle les indemnisations pour les mères porteuses ou les dons d'ovules de la prostitution de haute technologie qui s’appuie sur les femmes à faible revenu"

Traduction d'un billet du blog Mary Meets Dolly tenu par la biologiste Rebecca Taylor, 27 octobre 2009.

La plupart des femmes ne savent pas combien elles sont précieuses. Je ne parle pas de la cuisine, du ménage, ou d’élever les enfants tout en rapportant un salaire à la maison. Je parle de leur biologie.
Le Dr Hwang Woo-suk, chercheur déshonoré qui affirmait avoir cloné des embryons humains et extrait des cellules souches (c’était en 2002), a été reconnu coupable de détournement de fonds récemment et a reçu une peine de deux ans avec sursis. À mon avis, le principal crime du Dr Hwang n'est pas son article frauduleux, ou le détournement de fonds. C’est plutôt l’exploitation des chercheuses de son laboratoire pour leurs ovules.

"Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire"

Victor Hugo

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.

vendredi 5 juillet 2013

"Les scientifiques pensent que plus le monde sera technique, plus l’homme sera heureux. De ce point de vue, je suis un anti-scientiste"

Jacques Testard - Janvier 2000, entretien Alternative santé - L'impatient
Jacques Testart est le « père » scientifique d’Amandine, le premier bébé éprouvette français. Directeur de recherche à l’Inserm, il est l’auteur notamment de L’Œuf transparent (Flammarion), Le Désir du gène (François Bourin), Eve ou la Répétition (Odile Jacob).

Le Conseil d’État propose d’autoriser la recherche sur l’embryon humain. Si elle aboutissait, celle-ci devrait permettre de corriger les anomalies génétiques, d’effectuer des greffes pour les personnes atteintes de maladies incurables, etc. Que pensez-vous de cette autorisation ?
Jacques Testart : Avant de devenir fœtus, puis hommes, nous avons tous été embryons. Cela impose qu’on regarde l’embryon d’une certaine manière. Je ne défends pas l’embryon, je défends l’humanité. Je ne le sacralise pas comme certains, mais je ne le tiens pas non plus comme simple matériel d’expérience (...)

"N'avons-nous pas tous été des embryons ?"

Mgr Aillet, évêque de Bayonne, mai 2009

Alors que les Etats Généraux de la bioéthique se déroulent et que les Français sont entrés dans une phase active de réflexion destinée précisément à dépassionner le débat, la presse se fait l'écho d'un avis du Conseil d'Etat autorisant les recherches sur l'embryon. Si l'une des plus hautes instances de la République se prononce avant même que les Etats Généraux annoncés par le Gouvernement soient conclus, n'y a-t-il pas risque de brouiller le débat démocratique ? En outre, la question de fond demeure : n'avons-nous pas tous été des embryons ? Si la dignité d'une personne se réduit à sa taille ou à son état de développement, les personnes qui ne correspondraient pas aux modèles en vogue auraient des raisons de s'inquiéter.

"Je soutiens, alors que je ne suis pas croyant, que l'embryon est une personne depuis sa conception"

Marcello Pera, ami personnel de Benoît XVI, à l'époque Président du Sénat italien, Avvenire, 23 janvier 2005

"L'embryon est déjà une personne. Je soutiens, alors que je ne suis pas croyant, que l'embryon est une personne depuis sa conception. Je retiens que c'est la position moralement la plus responsable et que, meme du point du vue laic, c'est la position qui correspond à mon histoire, à ma tradition d'Italien et d'Européen."

Embryon humain préimplantatoire : aspects scientifiques et considérations bioéthiques

Un texte de l'Académie Pontificale pour la Vie sur l'embryon à télécharger ici. Tous les aspects sont abordés, à vous de choisir...

jeudi 4 juillet 2013

"C'est toi qui m'as formé les reins, qui m'as tissé au ventre de ma mère"

David, psaume 139

Yahvé, tu me sondes et me connais;
que je me lève ou m'assoie, tu le sais, tu perces de loin mes pensées;
que je marche ou me couche, tu le sens, mes chemins te sont tous familiers.
La parole n'est pas encore sur ma langue, et voici, Yahvé, tu la sais tout entière;
derrière et devant tu m'enserres, tu as mis sur moi ta main.
Merveille de science qui me dépasse, hauteur où je ne puis atteindre.

"Le corps humain, quant à lui, n’est pas une invention des chercheurs, et encore moins une invention brevetable"

Dr Xavier Mirabel, 25 octobre 2011

On ne pourra pas déposer de brevet sur l’embryon humain et les cellules souches issues de ces embryons. Un jugement de la Cour européenne de justice publié cette semaine, qui sera contraignant à l’égard des 27 états membres, bannit en effet la brevetabilité des technologies de recherches qui s’appuient sur les cellules souches, elles-mêmes obtenues au moyen de la destruction d’embryons humains. C’est un brevet qui a conduit l’association Greenpeace à poursuivre l’Allemagne. Un brevet accordé à un chercheur nommé Oliver Brüstle sur des cellules obtenues à partir de lignées de cellules souches embryonnaires, lignées qui ont été elles-mêmes obtenues au moyen de la destruction d’un embryon humain.

"Une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude"


Aldous Huxley, Nouvelle préface de 1946 pour Le Meilleur des Mondes

Il n'y a, bien entendu, aucune raison pour que les totalitarismes nouveaux ressemblent aux anciens. Le gouvernement au moyen de triques et de pelotons d'exécution, de famines artificielles, d'emprisonnements et de déportations en masse, est non seulement inhumain (cela, personne ne s'en soucie fort de nos jours); il est — on peut le démontrer — inefficace : et, dans une ère de technologie avancée, l'inefficacité est le péché contre le Saint-Esprit. Un État totalitaire vraiment « efficient » serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude.

"Cette loi inutile et intempestive"

Professeur Claude Huriet, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique, professeur agrégé de médecine, président de l'Institut Curie depuis 2001, Le Monde, 13 mars 2013

Adoptée par le Sénat le 4 décembre 2012, la proposition de loi "autorisant sous certaines conditions la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires" incite à s'interroger sur les motifs qui justifient cet ajout à la loi relative à la bioéthique adoptée par le Parlement voici dix-sept mois. La motivation est-elle fondée sur des considérations médicales et scientifiques liées aux découvertes récentes, ou à une opportunité politique ?

"La biologie nous permet de constater que l’embryon est un être humain dès le départ"


Dr Henri Bléhaut, directeur de la recherche de la Fondation Jérôme Lejeune, le jeudi 16 avril 2009

Dès la fécondation, dès la fusion des membranes des gamètes, ovocyte et spermatozoïde, fusion qui se fait en quelques secondes, l’existence d’un nouvel être humain est entamée. La première cellule, le zygote, possède déjà, dans son code génétique, son message de vie absolument unique, écrit une fois pour toutes, jusqu’à sa mort. Ce jeune embryon a sa propre individualité, sa propre organisation et, déjà, une certaine indépendance.

"J'ai pensé qu'on ne pouvait pas continuer à détruire des embryons pour nos recherches"


Pr Yamanaka, Prix Nobel de Médecine 2012 pour la découverte des cellules iPS

Comment le Pr Yamanaka en est-il venu à faire cette découverte ? Une anecdote rapportée par le New York Times du 11 décembre 2007 est devenue célèbre. Le Pr Yamanaka était à l'époque professeur assistant en pharmacologie et travaillait avec des cellules souches embryonnaires. Un jour il reçoit un appel d’un ami qui l’invite à passer le voir à sa clinique. Lors d’une visite, cet ami lui propose de voir à quoi ressemble un embryon humain au microscope. Cette vision va changer la vie de Yamanaka qui raconte : “Quand j'ai vu l'embryon, j'ai soudain réalisé la très faible différence qu'il y avait entre lui et mes filles [Yamanaka a deux filles]. J'ai pensé qu'on ne pouvait pas continuer à détruire des embryons pour nos recherches. Il devait y avoir une autre solution". On connait la suite : découverte de la reprogrammation cellulaire chez la souris en 2006 puis transposition des travaux à l’homme en 2007 et un prix Nobel en 2012. Aujourd’hui le Japon est en passe de lancer le premier essai clinique à base de cellules reprogrammées. Ceci grâce à un coup d’œil jeté un jour à un embryon.

"Toute personne humaine commence en étant un embryon humain"

Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, Le Figaro, 27 mars 2013

Notre loi de bioéthique est issue d’un vrai débat de société ; l’Église catholique s’y est engagée par le « dialogue ». Selon cette loi, la recherche sur l’embryon humain et ses cellules est par principe interdite, et les techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) ne sont possibles qu’en cas d’infertilité médicalement constatée. Or, des parlementaires veulent modifier ces deux points essentiels : d’abord, en autorisant par principe la recherche sur l’embryon humain ; ensuite, en faisant de l’AMP un contournement de « l’infertilité sociale » entre deux personnes de même sexe. Ces changements sont-ils opportuns ?

"Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, La Croix, 27 mars 2013

Contrairement à ce que l’on pense, la première réforme de société à être votée par la gauche – et la plus grave – ne sera pas celle du mariage homosexuel. Dans l’ordre chronologique et d’importance, la première réforme consistera à remplacer le principe de l’interdiction de la recherche sur l’embryon (assorti de dérogations) par celui de l’autorisation. La proposition de loi est inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, aujourd’hui, après avoir été votée au Sénat le 4 décembre.

"Prenez garde à ce petit être"

Victor Hugo

Prenez garde à ce petit être ;
Il est bien grand, il contient Dieu.
Les enfants sont, avant de naître,
Des lumières dans le ciel bleu.

Dieu nous les offre en sa largesse ;
Ils viennent ; Dieu nous en fait don ;
Dans leur rire il met sa sagesse
Et dans leur baiser son pardon.

mercredi 3 juillet 2013

La pétition L'un de nous


N'oubliez pas de signer l'initiative citoyenne européenne pour réévaluer le financement de la recherche sur l'embryon au niveau européen !